mercredi 11 juillet 2012

Au jardin de la Vie Normale

11 juillet 2012

J'essaie d'avoir une vie normale.  J'essaie, tellement.
Mais seule devant le grand palais rococo qu'est la Vie Normale, je me retrouve toujours un peu prise au dépourvu, ne sachant trop par où entrer.  Alors je tente une avenue, je m'approche d'une porte... et invariablement celle-ci se referme sous mon nez, affichant toujours ces mêmes mots:

"You're
on your own,
girl."

Comme tout le monde, je rêve de bonheur et de stabilité - c'est humain.  Alors je fais le tour du palais encore et encore, à la recherche de l'âme soeur, à la recherche du paradis perdu, à la recherche d'une vocation... à la recherche de quelque chose, n'importe quoi, qui puisse m'indiquer l'entrée.  Et avec chaque rupture, chaque échec, chaque rejet, je vois une autre porte se fermer.  "You're on your own, girl." 
Je vais vous dire une chose, une grande porte rococo qui claque, ça fait mal à l'utopie, ça fait mal aux rêves et à l'envie d'y croire.  Mais jamais pour longtemps.  Car l'écho du claquement de la grande porte dans le vaste jardin de la Vie Normale bientôt se fait entendre: "Fuck the system, do it do it do it do it yeah..."

Je jouis d'une liberté enviable (et enviée, d'ailleurs).  Ce que peu de gens semblent réaliser, c'est que je ne suis pas libre par chance, ni par force de caractère, mais tout simplement parce que la vie ne me laisse pas d'autre choix.  Si j'avais trouvé l'amour par exemple, ou si j'avais déniché l'emploi de mes rêves, je n'en serais pas là je vous assure.  Mais "le système" s'obstine à me rejeter, me force à me tenir à l'écart des sentiers battus.  "You're on your own, girl." 

On my own.  Seule mais libre, libre mais seule, en marge du système mais en pleine possession de mon destin.  C'est beau et c'est terrifiant.

Et puis le rococo, ça donne des maux de coeur à la longue de toutes façons.