16 septembre 2015
C'est aujourd'hui,
aujourd'hui même, que le Portugal et moi soufflons notre première
bougie. Une maigre petite bougie solitaire à la flamme vacillante
plantée sur douze mois sans hiver. Assis face à moi, le Portugal me
sourit; je souffle. La flamme s'éteint, soupirant une volute de fumée
qui lentement dessine ce qui me semble être un point d'interrogation.
Bilan aigre-doux d'une première année dont je ressors, je l'avoue, perplexe.
Je
pourrais vous exposer de long en large et pendant de nombreuses pages
le pourquoi du comment que mon programme de maîtrise me déçoit
profondément. Mais rassurez-vous, je n'en ferai rien - ce serait vain
et assomant pour tout le monde. Il suffit de savoir que mon programme
de maîtrise me déçoit profondément. À tous les niveaux, forme et fond.
Et que cette déception entraîne dans son sillage une grande confusion
qui infiltre ma vie artistique, professionnelle, personnelle et
émotionnelle. Au terme de l'année scolaire fin juillet, je commençais à péter les plombs un peu.
Alors je suis partie,
comme je sais si bien le faire. Partie toute seule avec mon sac à dos
pour trois semaines de randonnée, pour m'enivrer de solitude, pour
m'emplir les cinq sens de Portugal à l'état brut. Puis, histoire de regagner la civilisation en douceur, je suis allée
passer quelques jours avec un ami dans les collines verdoyantes et
paisibles du Minho, tout au nord du pays.
Vacances spectaculaires et mémorables. Définitivement, le Portugal me sourit.
Une certaine confusion, pourtant, demeure.
Mais
peut-être que j'en avais besoin, justement. Peut-être que le temps
était venu pour moi de remettre en question certaines choses, de prendre
conscience de mes doutes, de faire le point. Et puis qui sait,
peut-être qu'à l'autre bout de la prochaine année scolaire et de sa oh
combien redoutée thèse, à la lumière d'une deuxième bougie, j'y verrai
plus clair?
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Today exactly, Portugal and I we're blowing out our first
candle. A lonely little candle with a flickering flame sitting on top
of twelve winterless months. Sitting across from me, Portugal looks up
at me and smiles; I blow out the candle. The flame dies, exhaling a
wisp of smoke that slowly rises and curls into the shape of a question
mark.
Bitter-sweet retrospection on a somewhat perplexing first year.
I
could go on and on and on and on some more about how and why I am
deeply disappointed with my master's program. But don't worry, I won't -
it would be pointless and depressing for everybody. Just know that I
am deeply disappointed with my master's program. In so many ways. And
that this disappointment, in turn, begets a great deal of confusion
which pervades all aspects of my life: artistic, professional, personal,
emotional. At the end of the school year late July, I was about to
lose my sh... my wits.
So I took off, as I do. Went
trekking for a few weeks, alone with my tent, to intoxicate myself on
solitude, to thoroughly overflow my five senses with Portugal. In no hurry to regain civilisation, I then went with a friend to the
lush green hills of Minho, all the way north, on the Spanish border.
Spectacular, memorable holiday. Portugal is definitely smiling at me.
A certain confusion, however, remains.
But
maybe I actually needed it. Maybe time had come for me to question
certain things, to become aware of my doubts, to take stock of my life.
And who knows, maybe at the end of the upcoming school year and of its
oh so dreaded thesis, when a second candle lights up, maybe then I'll
see more clearly?