5 février 2007
Sept heures du matin... déjà sept heures? Voilà bien une demie heure que je « snooze », je ne peux me permettre de traîner plus longtemps. C’est qu’il fait 8°C hors du lit, et le simple acte de repousser les couvertures demande un certain courage. Je m’élance néanmoins : allez hop la douche, le déjeuner, un coup d’œil à ma montre, vite à la voiture.
J’arrive à l’école à l’instant même où la cloche sonne (la dernière minute a un je-ne-sais-quoi de poétique dont je ne me lasse pas). J’enfile mes souliers d’intérieur, dépose mon manteau dans le casier identifié au nom d’Amelié - charmante attention – puis me dirige vers mon bureau, échangeant en chemin une douzaine de « ohay..... dzaimassssssss »1. La grande salle beige éclairée aux néons, chacun à son poste, c’est parti!
Les étudiants sont imprévisibles le matin : parfois somnolents, parfois pleins d’énergie. Moi j’ai la tête encore un peu lourde, mais au moins j’ai de quoi me divertir, et ici je ne parle pas tant du cours à donner que des 35 spécimens assis devant moi. Celui-ci a la coupe de cheveux « Ziggy Stardust » (il doit être considéré très cool); celle-là a un étui à crayon imitation Louis Vuitton (on estime à 80% la proportion des Japonaises qui possèdent un article Louis Vuitton); l’autre près de la fenêtre fait nonchalamment vriller son stylo entre ses doigts avec virtuosité. J’observe cette faune adolescente et rigole en silence... Ils sont attachants!
Sonne enfin la cloche du dîner. Mon cabaret m’attend sur mon bureau.
...Oh non, une journée « pain »...Car il y a les journées « riz » et les journées « pain », vous voyez (riz avec mets japonais, pain avec mets occidentaux). Mon dîner du jour consiste donc en deux tranches de pain blanc préemballées et une platée de spaghetti au ketchup et restants. Juste à l’œil on devine que les pâtes ont dû cuire pendant au moins une demie heure. Yiiish... Je me demande si les journées « pain » ont été créées pour forcer les gaijins à apprécier le riz blanc...
L’après-midi s'écoule rapidement et sans bruit. Les heures passent, le soleil descend, aussi je me hâte de fermer boutique avant que la nuit ne tombe. Ce qui signifie quitter avant la grande majorité de mes collègues (situation avec laquelle je vis sans culpabilité, entre nous soit dit)...
Je lance le traditionnel appel de départ : « Osaki ni! »2, et reçoit une cascade de « Otsukaresama deshita! »3 en retour. Puis quelques « Sii you! » dans le corridor avec les élèves tandis que je change à nouveau de souliers. La journée japonaise est ponctuée de mille et un petits rituels!
La première bouffée d’air frais me fait du bien. Je marche d’un pas léger vers ma voiture. La lumière de fin d’après-midi est chaude et douce... Tout paraît toujours plus beau, plus coloré sur le chemin du retour! Ces montagnes là-bas sont magnifiques sous la neige. Tiens, j’irai peut-être faire du snowboard ce soir...
1. « Ohayou gozaimasu » = « Goodo mooningu »
« Goodo mooningu » = « Good morning »
2. « Osaki ni » = « Veuillez m’excuser de quitter avant vous. »
3. « Otsukaresama deshita » = « Vous avez travaillé si fort... »
Sept heures du matin... déjà sept heures? Voilà bien une demie heure que je « snooze », je ne peux me permettre de traîner plus longtemps. C’est qu’il fait 8°C hors du lit, et le simple acte de repousser les couvertures demande un certain courage. Je m’élance néanmoins : allez hop la douche, le déjeuner, un coup d’œil à ma montre, vite à la voiture.
J’arrive à l’école à l’instant même où la cloche sonne (la dernière minute a un je-ne-sais-quoi de poétique dont je ne me lasse pas). J’enfile mes souliers d’intérieur, dépose mon manteau dans le casier identifié au nom d’Amelié - charmante attention – puis me dirige vers mon bureau, échangeant en chemin une douzaine de « ohay..... dzaimassssssss »1. La grande salle beige éclairée aux néons, chacun à son poste, c’est parti!
Les étudiants sont imprévisibles le matin : parfois somnolents, parfois pleins d’énergie. Moi j’ai la tête encore un peu lourde, mais au moins j’ai de quoi me divertir, et ici je ne parle pas tant du cours à donner que des 35 spécimens assis devant moi. Celui-ci a la coupe de cheveux « Ziggy Stardust » (il doit être considéré très cool); celle-là a un étui à crayon imitation Louis Vuitton (on estime à 80% la proportion des Japonaises qui possèdent un article Louis Vuitton); l’autre près de la fenêtre fait nonchalamment vriller son stylo entre ses doigts avec virtuosité. J’observe cette faune adolescente et rigole en silence... Ils sont attachants!
Sonne enfin la cloche du dîner. Mon cabaret m’attend sur mon bureau.
...Oh non, une journée « pain »...Car il y a les journées « riz » et les journées « pain », vous voyez (riz avec mets japonais, pain avec mets occidentaux). Mon dîner du jour consiste donc en deux tranches de pain blanc préemballées et une platée de spaghetti au ketchup et restants. Juste à l’œil on devine que les pâtes ont dû cuire pendant au moins une demie heure. Yiiish... Je me demande si les journées « pain » ont été créées pour forcer les gaijins à apprécier le riz blanc...
L’après-midi s'écoule rapidement et sans bruit. Les heures passent, le soleil descend, aussi je me hâte de fermer boutique avant que la nuit ne tombe. Ce qui signifie quitter avant la grande majorité de mes collègues (situation avec laquelle je vis sans culpabilité, entre nous soit dit)...
Je lance le traditionnel appel de départ : « Osaki ni! »2, et reçoit une cascade de « Otsukaresama deshita! »3 en retour. Puis quelques « Sii you! » dans le corridor avec les élèves tandis que je change à nouveau de souliers. La journée japonaise est ponctuée de mille et un petits rituels!
La première bouffée d’air frais me fait du bien. Je marche d’un pas léger vers ma voiture. La lumière de fin d’après-midi est chaude et douce... Tout paraît toujours plus beau, plus coloré sur le chemin du retour! Ces montagnes là-bas sont magnifiques sous la neige. Tiens, j’irai peut-être faire du snowboard ce soir...
1. « Ohayou gozaimasu » = « Goodo mooningu »
« Goodo mooningu » = « Good morning »
2. « Osaki ni » = « Veuillez m’excuser de quitter avant vous. »
3. « Otsukaresama deshita » = « Vous avez travaillé si fort... »
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